Du 17 septembre au 15 novembre 2019, les Ceméa Nord-Pas de Calais exposent dans leurs locaux le travail de JHANSEB "C'est l'histoire de...", un univers coloré et décalé.
Qui est-tu et quel est ton parcours?
Je m’appelle Jean-Sébastien, mon pseudo c’est Jhanseb et on m’appelle comme ça. J’ai fait une école de BD. C’est là-bas que j’ai découvert comment apprendre à faire de la BD et pas apprendre comment faire de la BD. C’est-à-dire qu’on nous donnait deux/trois ficelles mais on ne nous disait pas « c’est comme ça et pas autrement ». C’était plus un apprentissage par soi-même.
Comment as-tu découvert le dessin ?
La première fois que j’en ai fait c’était à l’école primaire. La première fois que j‘ai montré un de mes dessins c’était Sonic, le petit hérisson bleu de Megadrive. J’ai appris à le faire par coeur. C’était la classe à l’école primaire. Après j’ai dessiné Dragon Ball, Inspecteur Gadget, un peu tout ce que j’appréciais. J’ai découvert le papier calque, puis la différence entre copier et décalquer. Décalquer c’était mal vu, copier c’était la classe. Je me suis penché vers le copiage au crayon de bois du coup, je copiais au crayon de bois et j’effaçais, je recommençais jusqu’à ce que ça ressemble à l’original.
Quels sont tes influences ?
J’en ai eu plusieurs. J’aimais bien Gipi, un italien qui fait du dessin un peu lâché, il avait son esthétique, c’était un dessin pas hyper propre. Après il y a Christophe Blain, pour la mise en scène, c’est efficace, en tout cas dans le dessin. Et pour finir Hergé. Ce qui me plaisait de ces deux premiers mentors c’est qu’ils n’étaient pas très populaires mais leurs dessins me semblait abordable.
Des conseils pour quelqu’un qui se lance dans la création de BD ?
J’aimerais bien dire un truc assez simple, parce que pour moi c’est simple, si tu veux te lancer tu te lances, si ça marche tant mieux. Ne te mets aucune barrière et copies, recopies plein de BD et apprend. Une BD ça ne doit pas être beau, ça doit être compréhensible. De toute manière je pense, que tu le veuilles ou non, quand tu signes une BD tu livres une partie de toi.
Pour ton exposition, tu as réalisé un enregistrement vidéo des étapes lorsque tu dessines. Peux-tu expliquer ta manière de procéder ?
Pour la création d’une illustration ou la création d’une BD, tu rencontres un peu de difficultés au départ parce que tu as beau avoir l’idée ça ne va pas forcément ressembler à ce que tu imagines. À un moment donné ça « match », c’est ça que tu veux faire, et tu te donnes les moyens pour le faire. Donc la première étape peut être de dessiner l’idée, voir si ça colle. Ensuite il s’agit de la réaliser au propre, mais comme je fais tout par ordinateur c’est déjà propre. Il n’y a pas ce travail de nettoyage des tracés. Je fais le dessin en entier, après je rajoute de la couleur. D’abord celle des personnages, puis celle du décor. Souvent, je dessine un ciel avec un coucher de soleil ou un lever de soleil ainsi que des nuages. Une fois que j’ai trouvé la couleur je travaille la typographie. Puis viennent les finitions c’est-à-dire les ombres sur les personnages et sur le sol. Mine de rien cette étape est un peu cruciale parce que c’est ce qui vient terminer mon graphisme. Quand j‘arrive à l’étape des ombres c’est bientôt la fin du processus. La plupart du temps je mélange un peu toutes les étapes, je reviens sur certaines et souvent pour me rassurer je démarre par la fin de l’histoire.
Travailles-tu en musique ?
Parfois je ne mets pas de musique. Je me laisse aller dans le rythme du dessin et au bout d’un moment je me rends compte que je n’en ai pas mis. Mais la plupart du temps je mets une musique dans un style un peu électro, un peu détente, chill.
Que veux-tu montrer à travers ton exposition ?
Qu’on peut y arriver par soi-même. C’est-à-dire qu’avec un dessin simple, sans prendre trop de temps dans ta vie tu peux raconter des choses simples.
Mariette Hondermarck
Volontaire Service civique web reporter