Mercredi 24 février, la première conférence en ligne eut lieu sur le thème du développement durable. Les douze participants ont été heureux de participer à cette rencontre et d’en apprendre plus sur ce thème avec l’intervention de Kerstin Raumsauer de la centrale des consommateurs.
L’appel à projet « Prends ta planète en main »
Avec le projet “un ‘Date’ avec ta planète”, les Ceméa Nord-Pas de Calais et Arbeit und Leben NRW ont été nommés lauréats de l’appel à projet “Prends ta planète en main” lancé par l’OFAJ en décembre 2020. Ce projet est financé par l’OFAJ et s’inscrit dans le cadre du réseau Route NN des régions Rhénanie-du-Nord-Westphalie et Hauts-de-France.
Afin de rendre les interventions intéressantes, Fanny Garrone (d’Arbeit und Leben NRW) et Madita Schulte (des Ceméa NPDC), ont décidé d’inviter des acteur·rice·s qui œuvrent pour la protection de l'environnement. Elles ont également sollicité Caspar, pour la traduction simultanée. La première rencontre a eu lieu le mercredi 24 février de 17h à 19h ; cependant trois autres RDV sont prévus. Si vous souhaitez y participer vous pouvez nous contacter pour vous inscrire : poleeurope@cemeanpdc.org
Une rencontre ciblée sur les attentes des participants…
Madita nous a proposé de se présenter en français ou en allemand, mais d’une façon originale : « Je m’appelle …. Si j’étais un objet, je serais… » / « Ich heisse … Wenn ich ein object wäre, ich würde… ». Les participants ont été nombreux à s’identifier aux éléments naturels : citronnier, arbre, terre, fleur etc., mais pas seulement ! Certains s’identifiaient à une gourde, un pneu ou encore une pizza !
Afin de comprendre quelles sont les attentes et besoins des participants de cette rencontre autour du développement durable, Fanny a créé un diboks où chacun pouvait inscrire son idée dans la langue souhaitée.
Nous avons aussi pu nous rassembler en petits groupes pour nous questionner sur ce qui nous intéresse le plus sur ce thème. Plusieurs questions ont été soulevées : comment recycler d’une meilleure façon ? Comment voyager d’une manière responsable ? Comment dépenser moins en mangeant mieux ?
Certaines réponses ont pu être apportées par Kerstin Raumsauer de la Centrale des consommateurs, qui nous a présenté son organisme et introduit le développement durable.
Qu’est-ce que la Verbraucherzentrale NRW (Association de consommateurs) ?
Kerstin Raumsauer, de la Centrale des consommateurs, nous a présenté le travail qu’elle effectue à Dortmund. Cette présentation a été interactive et a pu répondre aux questions des jeunes qui ont participé à cette rencontre.
Le but de l’association de consommateurs est de conseiller les consommateurs de leurs droits mais aussi de trouver un équilibre entre les consommateurs et les producteurs. Leur volonté est de renforcer le pouvoir des consommateurs afin qu’ils soient indépendants. Kerstin Raumsauer a donné un exemple : « si vous achetez un portable qui ne fonctionne plus après 4 mois d’utilisation et le vendeur ne veut rien savoir, vous pouvez vous adresser à nous. Nous allons vous conseiller en termes de droit juridique. Si le vendeur refuse toujours, nous pouvons également intervenir car nous avons un certain pouvoir en Allemagne. Nous sommes actifs sur plus de 60 sites, nous conseillons par différents moyens et sur des thèmes divers. Nous utilisons les réseaux sociaux et la presse. »
Pour plus d’informations : https://www.verbraucherzentrale.nrw
Parallèlement, en France il existe aussi des associations s’adressant au consommateur, par exemple : l’association Que choisir ? Pour plus d’informations : https://www.quechoisir.org
Qu’est-ce que le développement durable ?
La durabilité est un mot compliqué, ancien et qui soulève des débats depuis plus de 400 ans. Ce concept de « durabilité » a été introduit par Carl von Carlowitz dans son écrit Sylvicultura oecnomica (p105-106). Selon lui, la sylviculture est un art basé sur la conservation des terres et de la culture du bois. Pour que la terre puisse prospérer, il faut qu’il y ait une utilisation continue, régulière et durable de ces matières de la forêt. Notre devoir est donc de garantir la pérennité de la Terre, cela signifie : « ne pas abuser des ressources que l’homme possède et faire en sorte que les autres aussi puissent vivre de ces éléments naturels » a souligné Kerstin Raumsauer, de la centrale des consommateurs.
Aujourd’hui, il est plus que nécessaire d’être responsable de notre Terre, car la réalité est triste : les glaciers fondent, nous sommes submergés de déchets plastiques, il y a du micro plastique dans le ventre des animaux que nous mangeons. Ces animaux meurent car parfois car ils ne peuvent pas digérer le plastique. De nos jours, on ne sait pas quel sera l’effet du micro-plastique sur l’homme.
Pour retrouver un équilibre dans le schéma du développement durable, il faudrait que l’écologie et le social s’harmonisent avec l’économie. Cependant ces 30 dernières années, « le jour du dépassement de la terre » c’est-à-dire chaque année le jour où l’humanité a consommé toutes les ressources que les écosystèmes peuvent produire en un an, s'est dramatiquement rapproché. Cela veut dire que l'humanité consomme plus de produits que la terre n'a de ressources pour les générer. Nous exploitons la Terre de plus en plus, et cela n'est pas en notre faveur. Avec le Covid, on a moins pris la voiture, moins voyagé, nous avons restreint notre consommation – et c’était la première fois que le jour du dépassement s’est déplacé dans la bonne direction. « En Allemagne, on se dit toujours qu’on est très durable, mais en réalité non. » souligne Kerstin Raumsauer. Si tout le monde vivait avec le même standard qu’en Allemagne, on devrait avoir 3 planètes, et 5 aux Etats-Unis !
« L’homme ne cesse de dépenser de l’argent qu’il n’a pas, pour des choses dont il n’a pas besoin, afin d’impressionner des personnes qu’il n’aime pas. »
En effet, avec le paiement numérique et les cartes, on peut désormais acheter sans avoir payé en totalité l’objet. Karlotta, une des participantes s’est reconnue à travers cette citation, elle a témoigné qu’elle adore acheter sur internet de nouveaux vêtements, alors qu’elle n'en a pas besoin. Elle sait que c’est facile à faire et si cela ne lui plaît elle pourra toujours le renvoyer et acheter un autre article. En réalité, ce soucis d’achat compulsif est très courant, puisque nous aimons posséder des objets. Kerstin Raumsauer a demandé l’avis des participants sur diverses questions et il se trouve qu’une femme possède en moyenne 118 pièces de vêtements et un homme 73 (sans compter les chaussettes et les sous-vêtements).
Pourtant, malgré le fait qu’on soit avertis sur les conditions de travail misérables des pays sous-développés ou la pollution que génère la fabrication d’un produit, nous ne changeons pas nos habitudes. Il faut prendre conscience que le bon marché n’est pas bon pour l’environnement, cela représente des tonnes de pétrole et des quantités d’eau gaspillée. Certains ouvriers sont mal payés et ne bénéficient même pas de protection contre les pesticides, ils n’ont même pas l’accès à l’eau potable, car elle est trop polluée.
En Allemagne, il existe des labels textiles qui permettent de garantir des conditions décentes de fabrication. Parmi eux, il y a Naturtextil, GOTS global organic textile standard, Fairtrade Cotton, Fair Wear, Cotton made in Africa et Grüner Knopf. En général ces labels ne respectent pas tous les critères non plus, certains mettent l’accent sur l’équité sociale, d’autres sur le droit du travail, il faut juste regarder ce qui est important pour vous. Il y a aussi d’autres moyens de gaspiller moins avec le textile, par exemple : porter un vêtement plus longtemps, acheter d’occasion, vendre ou offrir, aller dans des friperies, emprunter ou louer un vêtement, réparer un habit usagé, donner ou déposer dans un conteneur (qui redistribuera les vêtements aux plus démunis). En France, il existe aussi des labels engagés, vous trouverez plus d’informations sur ce site : https://www.linfodurable.fr/conso/labels-etiquetage-dorigine-comment-choisir-des-vetements-responsables-2452
Vous pouvez trouver des moyens de réparer, réutiliser ou recycler les vêtements en contactant des personnes qui savent coudre. Ils pourront aussi vous donner des conseils pour entretenir les vêtements afin qu’ils durent longtemps : https://refashion.fr/citoyen/fr
Kerstin Raumsauer a attiré notre attention que la durabilité des objets, qui consiste avant tout à utiliser nos produits d’une manière intelligente, pour cela il faut les entretenir et les réparer lorsqu’ils sont cassés. Il faut également mesurer l’utilisation des objets en fonction des besoins réels car l’objectif est avant tout de « choisir moins mais être heureux avec les objets qu’on possède».
Agata ANIKEEVA
Ambassadrice de mobilité européenne et internationale
En service civique au Ceméa NPDC