Les actes de violence dont sont victimes élèves ou enseignant-e-s sont à considérer avec sérieux. L’affaire n’en prend pas le chemin. Transformer une école en bunker ne va rien résoudre. Par ailleurs certains problèmes ne relèvent pas de l’école même s’ils migrent via les élèves dans l’éducation nationale. Les actions de prévention de la violence passent par la pédagogie avant tout, l’anticipation et le contrat. Et j’ajouterai par le respect de tous y compris des élèves.
Gamin, j’ai toujours eu un petit couteau dans ma poche. On peut tailler, couper… et même jouer. J’étais fier d’être comme mon grand-père qui avait le sien dans sa poche accompagné d’un bouton et d’un bout de ficelle.
Prof, j’ai toujours eu un couteau suisse dans mon cartable. On peut tailler un crayon, couper une feuille de papier …Je viens d’apprendre que je pouvais tomber sous le coup de la loi car un tel couteau fait partie de la liste des objets prohibés.
Heureusement les portiques n’existaient pas !!!
J’ai aussi été un directeur de colo HORS LA LOI.
Pensez, j’ai laissé acheter des opinels à des gamins désireux d’en posséder un après avoir découvert cet outil sur les panoplies d’outillages de la colo et surtout après s’en être servi. Quel plaisir, à 12 ans de tailler un bâton de marche !
Bien sûr nous n’étions pas naïfs. Ce n’est pas le premier jour que les enfants pouvaient disposer de couteaux, bien aiguisés par ailleurs. On attendait de mieux les connaître. La libre disposition de l’outil faisait l’objet d’un contrat entre eux et les adultes. S’ils en faisaient un usage déviant, entailler un meuble par exemple, le moniteur récupérait les couteaux et les enfants en disposaient sous surveillance. Si nous avions estimé que les gamins étaient capables de s’en servir comme une arme, nous aurions agi autrement et pris des précautions.
Connaissance des jeunes, apprentissage, discussion, contrat sont indispensables dans une telle situation. Mais n’est-ce pas le rôle de l’école ?
Le compas indispensable pour certains cours est une arme par destination.
Comment va-t-on faire avec la loi ou le décret qu’on nous prépare ? Exit le cercle ?
A moins que tout ce qu’on entend ne soit qu’à usage électoral, on vote bientôt !!!
Un éducateur dangereux. Ancien formateur non permanent des CEMEA NPDC.
José LAGACHE