Dans le cadre d’un travail de réflexion autour des idées sociales et politiques de culture et d’art, le groupe d'activité et de recherche pédagogique sur les pratiques artistiques et culturelles des Ceméa travaille sur comment faire parler les fenêtres des Ceméa. Vitrines pour porter la parole des personnes, vitrine pour porter la parole d'un·e artiste : la galerie déplacée pour accueillir une parole multiple, transdisciplinaire.
A l’occasion de leur rencontre du samedi 13 mars 2021, les membres du groupe ont expérimenté des formes, outils, approches et démarches pour « éveiller l’imaginaire, réveiller l’esprit critique, conscience politique et sens esthétique ». Lors de cet après-midi, une démarche proposée consistait en une immersion dans l’univers des mots partagés. Pour les 10 militant·e·s présent·e·s, il s’agissait pour chacun·e de choisir quelques passages d’un livre parmi la collection proposée, des courts extraits afin d’élaborer ensemble un texte en direct et à voix haute
Au C(h)oeur de la démarche
En ce qui concerne les questions essentielles et politiques qui animent le groupe aujourd’hui - la crise sanitaire et ses impacts sur les relations, la solitude, la culture, le militantisme, l’obéissance et la désobéissance… - l'activité C(h)oeur de lecteur est un exemple idéal pour agir !
Dans cette approche particulière de la lecture chacun·e choisit un court extrait (cinq ou six lignes suffisent) dans un corpus de livres (ou de textes) divers – philosophie, pédagogie, essais, romans, nouvelles, poésie, articles. Dans un premier temps, il s'agit de s'approprier le morceau choisi en le lisant. Puis à tour de rôle chacun·e lit à voix haute aux autres, le passage qu'il·elle a sélectionné.
Après cette lecture, le groupe choisit un des textes sélectionné, celui qui leur semble le plus en adéquation avec la problématique posée. Ce texte sera pour la suite de la démarche, la colonne vertébrale de la réalisation collective. Celle ou celui dont le texte a été retenu commence à le lire aux autres, une fois, deux fois puis autant de fois que de besoin de façon à ce que chaque participant.e s'en imprègne. Lorsqu'une personne le désire, elle dit : « Stop » et place entre les lignes quelques mots de son texte. Puis cela se poursuit autant de fois que voulu.
Le texte grandit peu à peu et devient nouveau à chaque intervention. La personne qui lit le texte de départ laisse aux autres participant·e·s l'espace pour qu'elles ou ils placent leurs extraits. Un objet nouveau se fabrique progressivement et, en intervenant individuellement les personnes construisent ensemble une œuvre collective éphémère et perpétuelle.
Récit de Ludivine DESCAMPS
Chargée de mission