Aux Ceméa, les stages d’approfondissement BAFA sont l’occasion pour les stagiaires désireux de se former à l’accueil de public en situation de handicap. A Lille, cette formation a lieu quatre fois par an. Leur crédo : favoriser l’inclusion d’enfant en situation de handicap en formant davantage d’animateur en accueil de loisirs ou en séjour de vacances.
Pour la session d’automne, du lundi 29 octobre au 3 novembre dans les locaux de l’école Lavoisier à Lille, ils étaient une douzaine de stagiaires en « perf’ handicap ». Chacun est venu en quête de conseils et d’outils pédagogiques adaptés au public porteur de handicap. Au programme de la formation : jeux de mise en situation, apports de connaissances théoriques et surtout des moments de réflexion collectifs.
Élargir le cadre de référence des stagiaires
La formation est rythmée par des temps de partage d’expériences et de discussions entre les formateurs et les stagiaires. Pour Jeremy, l’un des formateurs présents sur le stage, ces moments sont essentiels car ils les poussent à se questionner sur leurs pratiques en tant qu’animateur. « C’est vraiment un échange d’approches et de méthodes pour évaluer quelle serait la meilleure à appliquer pour l’enfant », rajoute Adeline, stagiaire.
L’aspect théorique n’est pas à négliger. Au cours de la formation, les stagiaires ont pu bénéficier des précieux conseils de la psychothérapeute, Audrey Flahaut. « Il est important de leur transmettre une véritable représentation de ce que vivent les enfants au quotidien », confie-t-elle.
Pour cela, il s’agit d’apporter aux stagiaires des connaissances pratiques sur les différents types de handicap auxquels ils pourraient être confrontés mais aussi répondre à leurs interrogations : Comment mieux les intégrer au groupe ? Quelles sont les attitudes adopter ? Quels sont les outils à mobiliser pour un meilleur accompagnement ?
La mise en pratique
« L’idée est de les mettre en situation de handicap car tu ne peux pas dire ‘’je sais gérer un enfant handicapé’’ si tu ne t’es pas mis à leur place » explique Clément. Et pour ce faire, le formateur a plus d’un tour dans son sac. Les idées d’ateliers ne manquent pas : l’utilisation de pictogrammes, du time-timer, les jeux à l’aveugle, l’initiation à un langage des signes, ou encore jouer au basket avec un seul bras. « La plupart des jeux sont adaptables, affirme-t-il, tu peux faire du basket, tu peux faire du foot, même avec un fauteuil ».
Un besoin en formation de plus en plus pressant
Ces formations visent à améliorer l’accueil des enfants intégrés en « milieu ordinaire ». « On voit beaucoup de troubles mentaux, de troubles autistiques, des troubles du comportement » énumère Jérémy, « la loi dit que l’on ne peut refuser l’accueil d’un enfant en situation de handicap ». Or selon lui, la grande majorité des structures ne sont pas toujours adaptées et les animateurs pas suffisamment formés.
« Je trouve ça intéressant de développer cette pratique là en stage BAFA (…) beaucoup d’associations arrêtent les séjours adaptés pour leur complexité de mise en place », assure Clément. Le besoin en animateurs formés à l’accueil de public en situation de handicap se fait de plus en plus ressentir car les séjours adaptés sont de plus en plus rares.
Dans le cadre du stage d'approfondissement "accueil des personnes en situation de handicap" d'octobre 2018, les stagiaires ont réalisé une courte vidéo introductive sur les quelques signes de base du Makaton, un des langages des signes.
Madeleine Le Page & Thibaut Copleux
Services Civiques Reporters de la vie associative